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Olivier

Quand Olivier parle de son travail il dit « nous », et rarement « je ». Pas besoin d’être psy pour savoir que cela révèle déjà beaucoup de sa personnalité, plus encline au travail d’équipe qu’à alimenter son égo. La société Magnum, spécialisée en prestations techniques audiovisuelles (lumière, son, vidéo…) pour l’évènementiel, et dont il est associé commercial, est pourtant celle qui depuis plus de 20 ans embellit, entre autres, la Tour Eiffel. Il y aurait de quoi avoir la grosse tête. Mais ce qui nourrit Olivier ce sont les liens qu’il a réussi à tisser avec ses équipes, avec d’autres prestas et avec ses clients.

« On revient vite aux sources »

Au départ, Olivier se destinait au cinéma, et plus précisément ingénieur du son pour suivre les traces de son grand-père. Après son bac, il entre donc à l’ESRA. Mais les 2 stages qu’il effectue au cinéma pendant ses études lui apprennent rapidement que ce métier ne lui convient pas. Dans sa promo 2 copains travaillent le week-end pour la société Magnum. Celle-ci en est à ses débuts et propose des prestations disco-mobiles pour évènements. Olivier est immédiatement séduit et une fois diplômé, il intègre directement Magnum comme DJ en 1986. Lors des montages et démontages, il apprend la technique, grâce à son mentor et créateur de la société Jérôme Chupin.

Et puis un jour il a envie de voir ailleurs comment ça se passe, de rencontrer d’autres gens et de découvrir d’autres techniques. Cette escapade en terres inconnues ne dure qu’un an car « quand on est bien quelque part, on revient vite aux sources ». Olivier réintègre donc la société. Petit à petit il gravit les échelons mais toujours en free. Il appartient à cette catégorie de freelances qu’on appelle « permittents » (ou « free fixes ») car ils travaillent exclusivement pour une seule agence. Olivier passe chef de chantier et s’occupe de salles que la société, qui grossit, a en concession, comme le Foyer de l’Arche de La Défense. Ça n’est qu’en 2003, soit 17 ans après son entrée chez Magnum, qu’il l’intègre de façon « définitive ». Olivier quitte alors le terrain (et les scènes) pour se consacrer au développement commercial. Devenu technico-commercial, il est associé petit à petit à l’aventure de Magnum.

« Avant on faisait des mariages. On a inventé notre métier »

Dans l’évènementiel il est assez rare de faire toute sa carrière au même endroit mais quand on aime, on ne compte pas les années. Olivier était là aux tous débuts. Il a grandi en même temps que les premières agences, passant de l’organisation de mariages à celui de grands évènements. Il a connu les évolutions du secteur. 2009 est une année charnière pour beaucoup d’agences et de prestas, comme pour beaucoup d’entreprises. Cette date marque le début d’une compétition féroce entre agences et prestas devenus plus nombreux. « On est beaucoup plus challengés qu’avant. Cela touche environ 7 dossiers sur 10. Il faut donc être inventifs, utiliser des artifices, le tout sans dénaturer le projet initial ».

Et puis il y a les autres projets, ceux que des agences/clientes avec qui Magnum travaille depuis longtemps leur confient. « On a souvent commencé en même temps. Ces agences savent comment on travaille et nous connaissons leurs attentes. On se connaît bien, on se fait confiance et on travaille dans le même sens. Quand on crée une vraie relation même professionnelle elle dure, parce qu’il y a aussi des relations humaines à l’intérieur. C’est le cas pour le salon Viva Technology. En 2017 on a été retenu pour la première fois. C’était un beau projet, très innovant. Le salon double chaque année et on le voit grandir. C’est très stimulant. Suivre un client sur la durée permet également un meilleur accompagnement. Pareil avec la tournée de la FDJ. Une histoire qui a commencé petit, en 2001, avant de grossir chaque année. Là encore on se connaît bien. Tout le monde reste détendu ce qui nous permet de sortir un événement parfait en temps et en heure ».

« Dans l’évènementiel il faut savoir s’entourer. C’est un travail d’équipes » 

Établir des relations durables, rester détendu…cela paraît presque antinomique avec la définition même de l’évènementiel, éphémère et souvent source de stress. Le stress, au début de sa carrière, Olivier ne le connaissait pas. « Quand on est sur un chantier, le stress est peu calibrable. On sait qu’on doit assembler du matériel dans un certain laps de temps et on le fait ». Et puis Olivier est devenu chef de chantier et la donne a changé. « La réussite d’une opé dépend de l’humain, des équipes. On a tous plus ou moins le même matériel, la différence se fait au niveau du casting ». Et puis il y a le fameux planning à respecter. « Il suffit d’un petit changement, d’horaire ou de date par exemple, pour dérégler toute la chaîne de production. Ça a des conséquences à la fois humaines et techniques ».

Aujourd’hui des projets Olivier en a souvent plusieurs à sortir à un instant T. Pour réussir, il s’appuie sur ses équipes de chefs de projets et ses chefs de chantiers. « L’équipe c’est 95% de la réussite du chantier. Ceux avec qui je travaille, je les ai vu grandir. On les a formés sur le terrain. Et puis il y a les jeunes. Aujourd’hui ils sortent d’écoles avec des diplômes, parfois trop. Ils connaissent la technique mais peu le terrain. Ils doivent aussi apprendre le côté relationnel du métier, comment s’adresser à un client… C’est de l’accompagnement humain et c’est ce qui m’intéresse. Mais ils sont motivés et demandeurs de bons tuyaux alors ça marche ». Pour Olivier il n’y a pas de conflit de générations. Les « jeunes » possèdent souvent leurs propres codes de communication, un même mode de fonctionnement qui leur permettent de se comprendre rapidement et immédiatement. « Ça facilite les échanges avec les nouvelles agences. Ils parlent la même langue, comme moi je parle celle des agences historiques ». Et puis ils sont nés avec les mails, avec l’urgence des projets à réaliser et des délais toujours plus courts pour livrer une opé. « Avant les années 2010 on avait environ 3 mois pour préparer une opé. Aujourd’hui le délai moyen est de 15 jours à 3 semaines max et on en a plusieurs à traiter en même temps. On a toujours travaillé en étant créatif, réactif et disponible. C’est ce qui nous a fait grandir. On est des prestas, au service du client, mais il ne faut pas que ça dérape ». La bête noire d’Oliver ? Les mails, comme ceux qui arrivent le vendredi soir à 21 heures. « C’était en 2014. On avait eu une très grosse journée, avec déjà plein d’informations à gérer. En tant que technico-commercial on accompagne le client sur la totalité du projet, des plans aux devis, ce qui est déjà très chronophage. Je sentais que je n’y arrivais plus. J’ai pris conscience que je ne pouvais plus travailler seul, que je devais m’entourer d’autres personnes afin de dispatcher correctement le travail, et me sentir bien. On a recruté 3 commerciaux qui travaillent avec moi. Ça permet de travailler plus sereinement et de ne pas toujours faire des journées de 15 heures. Je serais incapable de travailler seul aujourd’hui ».

Pour Olivier l’enfer n’est pas les autres, au contraire. Ils sont sources de talents variés et de valeurs qui permettent de tisser de vrais liens durables, et d’avancer. Olivier est parfaitement conscient que ce sont les équipes, internes ou intermittents, qui contribuent au succès de Magnum. Il n’éprouve aucune gêne à mettre en avant leur importance – d’un point de vue professionnel comme personnel – là où d’autres mentionneraient en priorité tous les évènements prestigieux à leur actif, aussi nombreux soient-ils. Vous voulez savoir lesquels ? Pour Olivier chaque événement se vaut et se retient de la même façon. Ce qui compte c’est de bien le sortir. C’est simple en fait.

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