Olivier, l’hédoniste de l’évènementiel
Olivier est un homme difficile à suivre. Quand il ne court pas pour le plaisir, il organise des évènements en mer, à terre,en l’air, dans des lieux atypiques de sa région de cœur (Côte d’Azur) ou dans d’autres villes d’Europe pour le compte d’entreprises. Et comme cela ne suffit pas, il organise et anime aussi des soirées privées en Live & DJ, avec son complice de ACE. Hyperactif ? Accro à l’endorphine ? Peut-être. Mais Olivier est surtout un passionné, un entrepreneur qui déteste les cases et aime encore plus son métier aujourd’hui qu’il y a 25 ans. Et comme ça n’est pas banal, Volcanic a souhaité en savoir plus.
« J’avance toujours, mais sans bruler les étapes »
Dans les années 90, les entreprises commencent à percevoir les possibilités de communiquer via l’événement. Mais l’offre est encore peu structurée, à l’exception de quelques agences parisiennes. A cette époque, Olivier termine un DESS dans le secteur du tourisme. Il effectue alors un stage de 6 mois chez Pierre et Vacances, et est rapidement embauché en CDI dans la foulée. Mais au bout de 18 mois, il comprend très vite que la hiérarchie, surtout dans une grande structure, ne lui correspond pas. Il pressent également que sa région (Cannes/Saint-Raphaël) offre de nombreuses opportunités pour le tourisme d’affaires à condition de sortir un peu des sentiers battus. Il veut proposer des évènements multi-activités. En 1996, à 25 ans, il quitte donc son emploi et crée son agence événementielle Terrescale avec un collègue rencontré chez Pierre et Vacances. En parallèle, il fait la connaissance du prestataire qui possède une base nautique multi activités au pied du Massif de l’Esterel. Une aubaine pour Olivier qui peut élargir ainsi son éventail de produits aux entreprises en combinant activités terrestres et nautiques.
Pour décrocher leurs premiers clients, ils font appel à leur réseau. L’associé d’Olivier, plus âgé, a également plus d’expérience dans le tourisme d’affaires, ainsi que quelques contacts à Paris dont Alain Gaymard, fondateur de l’agence Saga d’Aventures. C’est grâce à cette agence, pionnière dans l’organisation d’évènements sportifs, qu’ils décrochent leurs premiers clients. « On a mis autant d’argent et de de temps qu’on pouvait au début de notre activité, comme n’importe quel entrepreneur. Il a fallu deux ans pour que cela porte ces fruits. On a d’abord travaillé très localement, et puis petit à petit on a étendu nos activités sur la France, puis l’Europe. Je n’aime pas brûler les étapes. On était très spécialisé « évènements multi-activités et festifs terre et mer », avec des activités atypiques. Une étiquette qui nous est restée jusqu’à ce que l’on arrête l’agence en 2014 ».
Lorsque l’associé d’Olivier décide d’arrêter, lui décide de continuer et avec un ancien salarié, il crée une nouvelle agence événementielle 6 mois plus tard, et signe un contrat de partenariat avec une autre agence de bord de mer – Com and Sea – mais côté Atlantique cette fois-ci à Saint-Malo. Au programme des offres atypiques toujours multi-activités « Terre & Mer » mais également l’organisation d’évènements plus « traditionnels » comme des conventions, des opérations de relations publiques et des incentives en France et à l’étranger. Alors que certains commencent par une activité généraliste pour se spécialiser ensuite dans un secteur de niche, Olivier fait l’inverse. « La concentration, le souci du détail et de la recherche de la qualité sont les mêmes, mais les terrains de jeux sont différents. Je découvre d’autres plaisirs, de nouvelles sensations et je travaille avec plus de plaisir aujourd’hui qu’à mes débuts ».
« Il faut donner envie, être à la fois imaginatif et très pro »
Cela fait 24 ans qu’Olivier travaille dans l’évènementiel. Avec des années qui peuvent compter jusqu’à 60 ou 80 évènements organisés, ça fait beaucoup d’évènements au compteur et pas mal de souvenirs. « J’ai connu les débuts du « team building » dans les années 2000. Au début les agences parisiennes venaient nous chercher pour découvrir des endroits qu’elles ne connaissaient pas, et surtout faire le plein de sensations. La mode était au dépassement de soi tous azimuts. Il fallait prouver qu’on était le plus fort, le plus courageux. Les agences vendaient des prestations sans se soucier des envies et des capacités des clients. On s’est retrouvé une fois avec une personne bloquée sur une tyrolienne car elle avait peur et l’activité n’était pas adaptée aux profils des participants. On le voit beaucoup moins aujourd’hui. Même si certains clients ou agences ont encore des demandes farfelues, je sais ce que l’on peut proposer ou non. Dans ce cas mon rôle est de les conseiller et de les orienter sur autre chose ».
Olivier a été parmi les premiers à proposer aux entreprises des packages d’activités avec des articulations originales ainsi qu’à organiser des évènements sur l’eau dans sa région. Il a donc rapidement été catalogué « spécialiste des évènements nautiques ». « On était précurseur dans la capacité de pouvoir enchainer des activités sur terre puis en mer, par exemple escalade, VTT, course d’orientation puis embarquement pour une escapade sur une ile. Cela nécessite pas mal d’organisation. Une fois une entreprise importante du secteur de l’assurance souhaitait organiser un événement pour ses consultants, 350 venus du monde entier. Beaucoup d’activités devaient s’enchainer, pour se terminer sur le Lac Majeur en Italie. Le réceptif local avait dit au client que c’était impossible à organiser (50 prestataires différents, 30 vaporettos, des semi-rigides venus de France par la route …), surtout au niveau des autorisations administratives. On a quand même réussi. Une fois arrivé au milieu du lac, j’ai compris tout de suite que tout allait bien se passer. Et ça a été le cas ».
« Le budget c’est une fausse problématique. Il faut convaincre le client »
Bien sûr, organiser un événement au milieu du Lac Majeur, ou encore un cocktail suivi d’un ballet sur l’eau dans la baie de Cannes pour 400 personnes a un coût. Mais pour Olivier ça n’est pas ce qui compte. « Il faut se battre pour convaincre, être novateur, montrer ce dont on est capable. Le pire ennemi de l’évènementiel ça n’est pas une baisse des budgets, ce sont ceux qui sortent de grandes écoles de commerce avec une maitrise d’Excel. Ils épluchent chaque ligne du budget et sont capables de vous embêter pour 5 euros sur le tarif d’un cocktail. C’est dogmatique chez eux. Il faut tout justifier, et convaincre en permanence que mon travail a de la valeur ajoutée ». Cette VA s’appelle le plaisir, marquer les esprits et cela rentre difficilement dans un tableur Excel.
Comme toutes les agences qui travaillent dans l’évènementiel, il est déjà arrivé à celle d’Olivier de perdre un appel d’offres, c’est le jeu. Mais quand il réussit à créer une véritable relation de confiance avec un client ou une autre agence, ceux-ci reviennent vers lui. « J’ai des clients fidèles qui me demandent « Ou va t-on cette année ? ». Notre relation est basée sur l’honnêteté. Ils peuvent connaître ma marge et savent de quoi je suis capable. Mais je reste prudent car rien n’est jamais acquis. Il faut être imaginatif, et rester à sa place. Je suis un fournisseur. Je travaille pour des clients « entreprise » en direct mais aussi via des agences événementielles. Lorsque je travaille pour le compte d’agences, je ne passe ensuite jamais en direct et cela fait 25 ans que cela dure…Les agences qui me connaissent le savent. Je sais rester à ma place. Notre relation est fondée sur la confiance ».
Fournisseur officiel de plaisir et d’émotions. Voilà ce qui décrit bien Olivier qui met ente parenthèses sa vie personnelle « quand il le faut ». Créer des souvenirs mémorables pour ses clients, leur apporter du plaisir, vivre des moments uniques fait partie du job. Mais pour Olivier cela marche aussi dans le sens inverse. « Les clients nous permettent de travailler avec d’autres prestataires. C’est un petit milieu alors on se connaît tous. C’est grâce aux clients qu’on peut vivre des émotions ensemble, avant, pendant et même après les évènements ».
Pour Olivier, avoir du plaisir dans ce qu’on fait permet d’être capable d’en apporter aux autres. Impossible de tricher. C’est ce plaisir qui est à l’origine de sa deuxième vie d’organisateurs de soirées en Live & DJ. « J’ai rencontré l’ancien guitariste de Johnny Hallyday et de Calogero sur un événement, par hasard, en 2008. En plus de jouer divinement bien, il arrivait à « animer » véritablement la soirée, d’une façon unique. Je faisais déjà le DJ sur certains évènements, sans que ce soit vraiment structuré. Et j’ai senti qu’à nous deux on pouvait proposer autre chose pour faire monter une ambiance différemment. J’ai un peu hésité au départ. En France on aime cloisonner les gens. J’étais déjà catalogué. Mais organiser un événement ou animer une soirée demande les mêmes qualités. On n’a qu’une vie alors je me suis dis vas-y. Aujourd’hui j’y vais et je m’amuse ». Ou comme le disait Horace, « Carpe diem ».
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